De plein pied dans la matière, à coups de burins, façonner ce que l’on ne sait pas encore, mais ce que l’on pressent.
S’écorcher la paume de la main en une caresse rapeuse sur un arrondi de pierre.
Au fils des gestes les naissances possibles, au carrefour des destins croisés cette incertitude à être à même la matière, puisque tout est façonnable.
Ne plus penser qu’en termes de profondeur, de densité, ne plus se fier qu’à son toucher (comme un aveugle) car la vue fausse tout.
De courbes en arrondis, d’angles en excavations, de toute la matière qui déborde et s’en va, témoin de travail fait.
La poussière témoigne au procès de la création, ce sont les mains qui sont coupables, artisans et objets, saisissant ce qui n’est pas encore.